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Canard piqué
12 juillet 2011

- Canard en piqué en vue piste d'atterrissage, demande autorisation de se poser !
- Ici Tour de contrôle, tout d'abord un canard ça ne parle pas !
- Ici Canard, je sais mais si je faisais coincoin vous ne comprendriez que couac !
- Ici Tour de contrôle, blague mise à part vous êtes vraiment un canard ?
- Ici coincoin, regardez dans vos jumelles !
- Ici Tour de contrôle, je vois un volatile !
- Ici coincoin, c'est moi triple buse !
- Ici Tour de contrôle, je vois un canard pourtant !
- Ici coincoin, au lieu de faire de l'humour vous pourriez me la donner cette poutin d'autorisation !!!
- Ici Tour de contrôle, comment je sais que c'est vous, les canards n'ont pas de radio !
- Ici coincoin, je suis bagué, un connard m'a mis un truc GPS à la patte, j'ai un pote pigeon qui m'a bidouillé le truc !
- Ici Tour de contrôle, ok si on veut ! Si vous voulez vous poser sur cette piste il nous faut des renseignements !
- Ici coincoin, si ça peut faire avancer les choses, dis toujours !
- Ici Tour de contrôle, n° d'identification, objet du séjour, nature de la cargaison...
- Ici coincoin, pour la cargaison j'ai une pleine poche de fiente, sinon je vais voir ma poule (mais ça, ça me regarde), pour ton numéro j'ai bien un truc gravé sur la bague et bague à part n'étant pas un as de l'acrobatie j'ai pas envie de regarder !
- Ici Tour de contrôle, données insuffisantes. Autorisation refusée.
- Icoin cici, je fais quoi maintenant moi ?
- Ici Troll de contour, …de plus ch'suis pas sûr que les canards aient le droit de se poser ici !
- Icoin, et en plus t'es raciste !
- Ici trou de ton col, pose toi vite !!!!!
- Ici coin, bin faudrait savoir ! Pourq...
- Ici Tout de crontrôle, le Boeing !!!! Et merdre, le cron !!!... Ça jacasse*, ça jacasse ces volatiles et ça voit rien !!!

Moralité : n'en cherchez pas, cette histoire était partie pour aller de mal en pie et elle ne casse pas trois pattes à une poule d'eau de toutes façons !

* note ornithologique : on peut être contrôleur aérien et con comme un manche à balai : c'est la pie qui jacasse pas le canard !

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Fidou, boulettes et tutti quanti...
4 octobre 2006

Ce matin là j’avais grandement faim. J’ouvre le placard.
Une boite de Canigou. Toute blanche.
Canigou ni couleurs.
C’est de la nourriture pour toutous.
Pour tous, tous ceux qui ont faim.
J’ouvre la boite. Un chat à l’intérieur.
C’est normal, les chiens raffolent du chat. Moi aussi.
Enfin peut-être.
Le chat est dedans. Capricieux et endormi.
Il est encore plein de poils. Il faut le plumer.
Je le réveille.
Il parle.
- Salut humain, comment vont les amours ?
- Ta gueule ! Lui dis-je, t’es qu’une sale bête. Je vais te dépecer, te saigner à mort et tu pourras toujours gueuler. J’ai faim moi !
- Oh ! Alors si tu es de mauvaise humeur, comme ça, déjà, de si bon matin…

Il parlait, l’air de rien, pour se donner du courage car il avait peur. D’être dépecé, de cracher son mou. Moi aussi j’aurais eu peur. Et il parlait, il parlait et moi je m’attelais, je m’attelais à l’ouvrage…

- Tiens le week-endernier, continua t’il, j’ai rencontré une ‘tite chatte blanche. Une gauloise, une bretonne, une grivoise… une gris-cassé, une grise qu’a ses… enfin, qui avait ses chaleurs…
Miaoumix qu’elle s’appelait. En fait elle était égyptienne, de Chatertoun je crois. Enfin, pour te dire le wouiquen que… mais tu m’écoutes à la fin ?!

Le chat était déjà en rondelles, avec du persil dans les oreilles et une cerise dans le trou… heu, à l’autre bout !

- Je t’avais bien dit, je te l’avais bien dit, que je le lui disais bien, mais toi tu parles, tu parles et tu n’écoutes pas !

Le chat versa une larme au dossier voyant son triste état de plat de résistance. C’en était plus qu’il me fallait pour m’énerver !

- Ça y est, tu utilises les sentiments, tu me corromps au Nord comme au Sud, tu ne m’épargnes pas, sale petit écureuil, de tes larmes acidifiées.
Tiens, t’as gagné, retourne dans ton papier… à salades !

L’ennui c’est que mon chat c’est plein. C’est plein de relations chat. La SPD, le ministre de l’intérieur qui retourne sa veste, le ministre des affaires extérieures (c’est le même) et même le Président… de la Sosociété de Proprotection Déanimaux !
Et le lendemain, les mecs de la SPD sont venus. Ils m’ont embarqué, m’ont fait cracher le sang et m’ont enfermé… dans une petite boite en fer.

Dites, si un jour vous tombez sur une boite de Cranigou (ni saveurs) ‘seriez gentils de m’ouvrir…

(C’était un mensonge de la Société Protectrice des boites de Ganicou)

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Le plat du jour
10 janvier 2004

L'autre jour, voulant me restaurer ( manger quoi ! ), j'entrais dans ce petit resto ouvrier bien connu de ceux qui passent fréquemment près de la gare St Lazare. Ce petit restaurant près du kiosque à journaux.
J'entre donc !

"- Je voudrais le plat du jour ! dis-je à l'aimable et charmante hôtesse de ce lieu délicieux et enchanteur.

- Y'en a plus, revenez demain ! répond-elle.

- Vous voulez dire que vous servez le même plat tous les jours?, questionne-je l'hôtesse souriante de ce lieu sympathique.

- Ça dépend des jours ! répond-elle.

- Mais le plat du jour d'aujourd'hui, demain, sera le plat d'hier? continue-je à dire à l'hôtesse de ce lieu.

- En quelque sorte oui ! répond-elle.

- Et le plat du jour d'aujourd'hui était le plat d'hier, celui du jour d'avant aujourd'hui? poursuis-je en m'adressant à la drôle d'hôtesse de ce lieu bizarre.

- Prétendre le contraire serait mettre en doute la plus élémentaire logique de ce monde si mathématiquement et intelligemment agencé ! répond-elle.

- Finalement toute la sainte semaine vous servez le même plat du jour? rebondis-je sur les propos de cette foutuche hôtesse de ce lieu vraiment navrant.

- C'est la vérité même, la vérité vraie et cruelle ! Si cruelle, mon bon monsieur. Oh ! comme j'ai honte, répond-elle, comme j'ai honte !

- Voyons ce n'est pas si grave si vous changez de plat du jour chaque semaine, réussis-je encore à dire, en serrant les dents, à cette chaloupe d'hôtesse de ce foutuche bourdel de lieu...

- Ça dépend des semaines, répond-elle entre deux sanglots.

- Vous changez tous les mois ?

- Des fois oui !

- Des fois non ?

- Ça dépend des années !

- Vous voulez dire que vous servez le même plat du jour depuis de nombreuses années ?!

- Oh seulement depuis cinq ans !

- Ah bon ! Et avant ?

- Le restaurant n'est ouvert que depuis cinq ans !

Réussissant à garder mon calme, je pris la carte que me tendait désespérément depuis cinq minutes, en tremblant et en serrant de sa main grassouillette un pli de sa jupe, cette foutuche charmante hôtesse de ce bourdélique et sympathique lieu.
Dans mon emportement et taraudé par une faim de plus en plus incoercible ( mon estomac criant famine à tue-tête ce qui avait pour effet de déranger tout le monde ! )... je n'avais pas remarqué combien elle était jolie ! Bien qu'un peu replète ( pour tout dire j'ai failli la manger ! )...

- Et le dessert du jour ? tentais-je...

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